Vassily Kandinsky – Akzent in rosa – 1926

14 décembre de l'an 2095,
Mon nom est Kévin Smith, ceci est mon premier voyage à travers l'espace dans un de ces gigantesques croiseurs interstellaires. Cela fait plus de trois jours que les membres de l'équipage ont disparu... Et de manières plus que suspecte !
Depuis le jour fatidique de leur enlèvement, j’entends des bruits, des cliquetis précipités dans les tuyauteries, des respirations rauques, comme essoufflées...


15 décembre de l'an 2095,
Les cliquetis, à l'instar des respirations, vont en crescendo, je commence à paniquer. Je me crée un abri de fortune à l'aide de quelques caisses trainant ici et la dans la salle des machines.


16 décembre de l'an 2095,
J'ai fouillé toutes les réserves du vaisseau, mais rien n'y fait, il faut se rendre à l'évidence.. Je n'ai plus de vivres! J'ai du terminer les dernières boites de conserves il y a quelques heures.
J'ai faim...


17 décembre de l'an 2095,
Mon ventre est torturé par la faim... Tandis que je cherche des ressource en vain, un son strident me parvient de derrière, la porte s'ouvre dans un grand fracas et dans l'ombre de l'interstice, j'aperçois deux yeux brillant et rouge comme des braises tout juste sorties du feu. Je sors mon arme de service et … DRIIIIIING!!!
Kévin il est sept heures ! Bouge tes fesses tu dois aller à l'école.


Florian Gilon

Jean Le Moal – Jardin – 1965-1966

La terre est chaude, le monde se réveille petit à petit. Je me suis enfouie dans un coin sous des roches, où je me trouve face à face avec des animaux dont je ne connais même pas le nom.
Ils ont l’air méchant et sont rouges feu.
Je ressors d’un bond, les pieds dans l’eau et je m’enfuis.
Le lendemain, avec un peu d’hésitation, je décide de revenir découvrir un petit bout de terre encore presque inexploré.
Cette fois-ci, je me trouve face à un combat de cerfs bruns ; ne sachant que faire, je m’accroupis en boule et me cache derrière le peu de végétation restante.
Le 3ème jour, la terre se remue de plus en plus et les animaux commencent à bouger d’un coin à l’autre ; ils deviennent tous fou.
Voilà que je me perds ; je ne retrouve plus mon chemin, la terre a tremblé.
Ce n’est que le début d’une longue période.
Arrivée à mon 4ème jour d’exploration solitaire, c’est la fin du monde qui explose !

Emilie Wiame

Pablo Picasso – Minotaure – 1928

Je sais, mon ami le yéti que tu m’as aidé à tout nettoyer de ce terrible crash qui a eu lieu dans un building avec ma vache et mon bébé.

J’ai été les aider alors que tu me l’avais pourtant interdit.

J’ai donné un coup de bélier dans la porte enflammée qui m’a éjecté et moi, l’homme taureau, quand je me suis levé tout s’était envolé, même toi, mon ami le yéti

Charles Capelle

Georges Rouault – Squelette – 1926

Beaucoup de choses apparaissent dans notre vie à chaque instant, où plus exactement des détails, des choses que l'on ne pouvait pas encore voir, pas comprendre. Comme tous les autres, tu es né. Tu as découvert la nature, les oiseaux, les couleurs. Tu avais l'amour de tes parents et le savoir qu'ils te donnaient peu à peu. Puis tu as grandi, tu as vu la face caché de l'être humain : son attirance infinie pour l'argent, les belles choses, le fait de toujours être mieux que tout le monde, sinon, on n'est rien. Mais je crois que ce qui t'as le plus marqué c'est son égoïsme. Tu n'as pas tout à fait tort d'un autre côté…Ensuite, tu es mort, et là encore tu as appris une toute dernière chose. L'homme n'est pas si égoïste qu'il en a l'air car en mourant, il donne sa place à quelqu'un d'autre en espérant que celui-ci arrivera à tout changer…

Megan Laurent
Galaxie Sitine, Ere 3048,

laboratoire n°512b. Message instantané.

Bonjour, je me nomme Emerdon et viens de l’ère 3048 de la galaxie Sitine.

Si vous lisez ce message, c’est que vous avez découvert le code de notre invention. Félicitations!

Ce qui se trouve devant vos yeux est la plus incroyable des machines créées jusqu’à notre ère, il s’agit du « dénidateur ». Le dénidateur consiste à indiquer tous les évènements importants que, vous les terriens, avez vécus et aurez à vivre.

Il indique la date, l’heure précise, ainsi que les coordonnées géographiques du lieu où se déroulera le fait.

Mais tout d’abord, afin de comprendre l’avenir de votre planète, il faudrait répondre à tous les mystères que son passé vous cache.

Pour y parvenir, veuillez vous placer à 75° vers la gauche de l’engin et fixez le néon central. Les images de la vie des dinosaures, des hommes préhistoriques et de leurs descendants défileront. Pour accélérer, fixez le néon droit et revenez immédiatement sur le néon de gauche. Pour revenir en arrière, effectuez la démarche inverse.

Faites attention car dès à présent, vous devrez assurer l’avenir de votre planète grâce au dénidateur, protéger les terriens en leur cachant l’existence de l’engin. Si quelqu’un d’autre découvre le code, l’autodestruction se fera, coupant alors définitivement l’accès au tunnel, votre seul moyen de parvenir jusqu’à notre planète afin de sauver votre espèce du réchauffement climatique, en 2033.

D’ici là bon vent à vous, Cher Terrien.

Emerdon.

KUPKA – AUTOUR D’UN POINT - 1920/1930

J’étais venue passer quelques jours dans cet endroit étrangement calme. J’avais loué une maison sur la plage, à quelques mètres de la mer. De la fenêtre de ma chambre, la vue était grandiose : un paysage paradisiaque, presque irréel. J’étais loin d’imaginer qu’il restait encore sur terre un endroit si magique. Il faut dire que la ville, le bruit et la foule faisaient partie de mon quotidien et m’avaient fortement fatiguée ces derniers temps. Prise d’une grande lassitude, je m’allongeai sur une chaise longue. Le soleil chauffait mon visage et une petite brise de mer faisait voler mes cheveux.

Bercée par le bruit des vagues, je m’endormis. Soudainement, je fus réveillée par un bruit étrange. Tirée de mes rêves, je tentai d’ouvrir mes paupières lourdes et, les yeux mi-clos, je fus prise de panique lorsque j’aperçus, à quelques mètres de moi, une mer totalement déchaînée. Le vent balayait les palmiers, les vagues dévoraient le sable et au loin, un tourbillon était en train de se former, qui allait certainement d’une minute à l’autre tout emporter sur son passage …

Jeanne GODEAU

Delaunay Robert - Rythme, joie de vivre – 1930

Samedi, 8 heures :
Je pars en mer avec mon bateau, j’espère être rentré pour ce soir.

Samedi, 17 heures :
Je n’ai plus d’essence, et mon bidon est vide. Je viens de m’échouer sur une île qui à première vue est déserte.

Samedi, 22 heures :
Comme je n’ai pas prévu cet incident, je n’ai pas apporté à manger ni de couverture. J’ai faim et le froid.

Dimanche, 8 heures :
J’ai été réveillé par le bruit étrange venant de la terre. Je pars explorer l’île.

Dimanche, 10 heures :
Incroyable, l’île est tout à fait ronde et est composé de sorte de bande de couleurs. On dirait du sable.

Dimanche, 11 heures :
Comme j’avais faim, j’ai essayé de me trouver à manger et par hasard, j’ai découvert que l’île était faite de mini-smarties. Je n’en reviens pas, moi qui avais faim hier, il suffisait de baisser les yeux pour trouver un véritable trésor. Comme quoi, ce que l’on cherche se trouve souvent sous nos yeux.

Dimanche 15 heures :
Je faisais une sieste lorsque le même bruit que cette nuit m’est parvenu aux oreilles. Je pense que l’île est vivante, je vais voir cela. Si je ne reviens pas, ne soyez pas triste car j’aurais vécu une fin heureuse.


Maxence Delannoy

Agam – Doubles Métamorphoses

Je m’en souviens comme si c’était hier, MOI, partir à l’aventure, au beau milieu de cet endroit inconnu.

Le premier jour, j’ai réussi à traverser ce fleuve rempli d’animaux aquatiques qui, pour ma part, ne devraient jamais exister ! Lorsque je suis sortie, l’ombre prit le pouvoir sur la lumière, tout était dans l’obscurité, mais je parvenais quand même à marcher.

Le jour suivant, une forêt dense était à ma portée. J’y ai exploré des endroits extraordinaires !

Après de longues journées de marche, une immense étendue de sable s’offrit moi. La beauté du paysage me laissa sans voix !

Madeleine Mahoux

Vassily Kandinsky – Gelb-Rot-Blau – 1925 .

Des formes se construisent, des couleurs se mélangent. Les
lignes rentrent dans les ronds, les ronds dans les lignes, tu sais,
un peu comme en math, l’espèce de forme qu’on te demande de représenter à l’interro de géométrie.
Mais la vue d’ensemble n’est pas si mal.
C’est un petit monde où tout va bien, le soleil ravive les couleurs, toutes les formes se cotoient.
Comme quoi le monde n’est pas si cruel.

Caroline Marchand

Kupka – Compliment – 1912

Au centre, une fleur bleue, rouge ? Je ne sais plus.
Cette petite ondulation est sans cesse rejointe par des vagues de sang. Ce sang vient de nulle part…
Je sors enfin du jeu, je me retrouve sur une île entourée de mers ou d’océans… Aucune personne, aucune vie…
Peut-être devrais-je m’échapper ? … Ou encore tenter l’impossible ! Briser ce mur invincible, pour obtenir la liberté.

Nicolas Vandenborre

Robert Delaunay - Rythme, joie de vivre - 1930

L’avion s’est écrasé, je suis perdu. Je me suis réveillé sur cette île, au milieu de l’océan. Je suis dans la forêt, une forêt très grande, je ne sais pas où je suis. Je marche, je cours, j’ai peur. J’entends un craquement dans un buisson. Je pars en courant et en hurlant de peur. Par miracle, je sors de la forêt. J’aperçois un champ, un champ orange. Je ne sais pas ce qu’il y a dans le champ, c’est bizarre. Mais j’ai toujours très peur. Cette chose dans la forêt. Qu’est-ce que c’était ? Je continue mon chemin et j’arrive sur une étendue de sable. On dirait une plage, mais une plage sans mer. Par terre, je distingue des traces de pas. Je les suis et je me retrouve face à un lac d’eau rouge ! Je m’approche et je bois cette eau, cette eau a un goût de sang. C’est du sang ! Un lac de sang ! Je continue et j’aperçois un deuxième lac. Mais cette fois il est coupé en deux. Une partie de sang et une autre partie d’eau. Au centre du lac se trouve une boule rouge. Elle est énorme ! On dirait une tomate haute de trente mètres ! Dans mon dos, quelque chose bouge. Je me retourne et je vois, derrière un arbre, un œil. Soudain, la chose se met à crier. Mourant de peur je m’enfuis. Je m’arrête dans un champ d’herbe blanche. Je sens que je suis observé. J’ai peur, très peur. J’entends un bruit à ma gauche. Je me retourne et ressens une douleur horrible dans le ventre. Pas le temps de voir la créature. Mes yeux se ferment et je m’écroule sur le sol.

Benjamin DANDOY

Jacques Villon - Soldats en marche - 1913

Devant ton miroir cassé, tu te demandes qui tu es vraiment. On te dit souvent que tu me ressembles : tu as mes yeux, mon sourire et surtout mon bonheur. Mais es-tu vraiment moi, tu ne le sais pas. Je t’ai tout donné, tout ce que tu méritais d’avoir. La seule chose pour laquelle tu peux m’en vouloir : c’est que je n’ai pas été très présent tout le long de ton enfance. Et ça, tu ne l’acceptes pas. Tu as la haine devant cette image de toi qui est la mienne. Tu voudrais la changer, la briser mais tu ne peux rien y faire. Je t’appartiendrai toujours que tu le veuilles ou non. C’est ça la vie, mon cœur, c’est une fleur qui aimerait tellement être différente des autres. Mais elle ne peut pas car on l’a obligé à pousser comme ça.

Manon RICHIR

Kupka – Autour d’un point – 1920-1930

Je rentrais du théâtre.
Il était déjà fort tard, mais l’air était doux. J’en profitai pour me promener le long des quais en repensant à ton petit carré blond, que je ne tarderais pas à retrouver.
Une querelle de matous me tira de ma rêverie et je jetai un caillou dans l’eau.
Je restai un instant fasciné à contempler les cercles qui se formaient à la surface de l’eau où se reflétait une lune indistincte et qui venaient se briser contre le quai. En dessous des ponts, j’oubliais presque le temps.
J’étais heureux.

Adeline de Wilde

Joan Miro - Baigneuse - 1924

Regarde, petite sœur, le soleil qui se couche au loin. Sa couleur magnifique se reflète sur ton visage émerveillé.
Et le soleil, il te sourit.
Quand je te vois l’observer, j’aperçois dans tes yeux l’explosion d’une couleur et cette couleur, c’est le bleu.
Il est impossible de décrire les pigments qui y règnent.
Une fois, c’est la texture du ciel et une autre, celle de l’océan.
Je suis heureuse du torrent de qualités qui règnent en toi et dans tes prunelles lorsque tu esquisses un sourire malicieux et coquin.
Mais cela réside en toi depuis des années, plus précisément depuis que tu es née.
Ces moments resteront gravés dans ma mémoire pour toujours, pour l’éternité…

Mathilde Humblet

Nicolas de Staël – Les toits – 1952

C’était le 7 mai 1952. Je me rendais à New – York avec la compagnie d’avion « Airbus », lorsque je me suis rendu compte que je survolais Washington. C’est à ce moment que j’ai regardé par le hublot et que j’ai découvert une multitude de bâtiments. Il s’agissait sûrement du « C.B.D. ». Parmi ceux – ci, j’ai remarqué un immeuble. Les murs qui le formaient étaient rouges, un rouge comme je n’en avais encore jamais vu.
Je ne peux pas écrire davantage, car l’avion avançant, j’ai perdu de vue cette magnifique et spectaculaire œuvre digne d’un des plus grands architectes.
J’espère, un jour, revoir cet immeuble qui me fait encore rêver chaque nuit, cinquante – huit ans plus tard.

Henri Magein

Sonia Delaunay – Composition – 1955

Mon Carnet de bord.

Le 10 avril 2030

Sans faire exprès, un beau jour j’ai marché sur une pierre qui sans le savoir a changé ma vie. Je me suis retrouvée dans un monde où tout d’abord j’ai vu plein de personnes en massepain, en biscuit etc. Les maisons étaient en arrondi elles ressemblaient à des gros spaghettis, elles y ressemblaient même très fort. Alors je suis allé goûter. Eh oui c’était du spaghettis. Incroyable, je n’en reviens pas de ce monde. Il n’y avait qu’une chose normale, c’était l’herbe. Une personne très gentille, m’a proposé d’allé dormir chez elle. C’était une maison en chocolat dur. Je n’avais qu’une chose en tête à ce moment-là, revoir mon monde à moi mais j’ai continué, il fallait bien que je découvre ce monde si peu normal. C’était quand même le paradis, vivre dans une maison en chocolat. Le rêve. J’avais tellement envie de le manger. Mais j’ai dû respecter, je suis abrité chez quelqu’un de si gentil.

Le 11 avril 2030

Ce jour-ci, j’avais envie de visiter. Alors je suis allée me promener. A un moment, je sentais que je m’enfonçais. Je me demandais ce qui se passait, j’ai commencé à voir toute ma vie défiler devant moi. J’ai soudain vu un homme en massepain qui criait des mots que je ne comprenais pas. Je l’ai vu partir, il allait peut-être chercher du secours, je ne savais pas. Mais j’avais quand même envie de goûter ce que c’était. C’était tellement bon, je n’arrivais pas à me rappeler de quel goût c’était. Si ! Enfin, c’est de la menthe, en plus j’adore. Je n’arrêtais pas d’en manger. Ensuite, les gens sont arrivés, j’ai tout de suite arrêté, ils n’allaient sûrement pas apprécier. Mais tous comptes faits, ils m’ont sauvé la vie. Ils m’ont emmenée dans un endroit qui était précieux pour eux, je ne savais pas du tout où ils allaient m’emmener. Quand nous sommes arrivés, je me suis rendue compte que c’était un champ de cerises. Ils ont commencé à danser autour de moi, ils ont chanté, dansé, ri. Je me sentais tellement bien, je ne voulais plus partir d’ici.

Le 12 avril 2030,

Ca y est, ils m’ont accepté dans leur vie. Nous avons fait une espèce de cérémonie. Ils m’ont accueillie. Je fais partie des leurs.
Maintenant le reste de ma vie est écrit avec eux.

Juliette Etienne

Pablo Picasso - Femme en bleu - 1944


Il était une fois, dans un pays lointain, une jeune femme dont la pureté des traits laissait coi tous les hommes qui la croisaient. Elle était si belle, si posée. Pourtant, ce n’était qu’une fille de berger qui n’avait point acquis de grand savoir et qui ne connaissait que peu de choses à la vie. Elle aimait passer ses journées dans les prés avec les moutons, se roulant dans l’herbe humide, profitant de ce que la nature lui offrait. Bien qu’elle sût que le loup bien caché aimait à regarder ses agneaux aux tendres jarrets gambader parmi les pâquerettes, elle ne s’offusquait pas. Elle n’avait pas peur de lui, même si les rumeurs à son sujet étaient nombreuses et funestes. Quand elle fut assez grande pour être autonome, elle fit sa malle et partit vers la ville, avide de découvertes. Elle apprit là-bas les sciences, les lettres et la musique. Quand elle revint, elle apporta avec elle un tourne-disque comme personne au village n’en avait vu avant. Elle fit découvrir à son père les merveilles des symphonies, des concertos et des sonates. Elle passait beaucoup de temps à écouter de la musique, cela la ravissait.

Enora Sbille

Sonia Delaunay – Prismes Electriques – 1914

Cher journal,

Aujourd’hui, le 19 septembre 1959, je suis arrivée en terre inconnue. On dirait un peu le paradis, oui le paradis, avec toutes ces couleurs autour de moi : il y a des sentiers de charbon, d’autres de feuilles,… Tout y est magnifique ! Ce matin, alors que je me promenais pour faire le tour de cette terre paradisiaque, je me suis retrouvée en face d’un grand labyrinthe, un labyrinthe extraordinaire. Moi qui suis trop curieuse, j’ai voulu y pénétrer… Ce n’est pas un labyrinthe comme on en voit chez nous. A ce que je sais, je ne crois pas qu’il existe des arbres de couleur chez nous… Ici il en existe des centaines et des centaines : des bleus, des oranges, des mauves et plein d’autres encore. Ce labyrinthe est plus que magnifique ! A la fin de ce labyrinthe coloré, devinez ce que j’ai découvert. J’ai découvert quatre champs d’or : un d’or orange, un d’or vert, un d’or jaune et un d’or blanc. Mes yeux sont illuminés. Demain, à mon réveil, j’irai faire tout le tour de ce paradis. Je vous en donnerai des nouvelles. Je pense que je vais passer une bonne nuit dans ce labyrinthe. A demain, je vous embrasse.

Victorine Leroy

Jean Le Moal - Le buisson ardent – 1975-1981.

Le mercredi 5 mai, je décidai d’aller explorer cet endroit mystérieux…

1er Jour, j’arrive dans un petit village, les gens sont un peu bizarres. Tout autour de ce village, il y a une grande forêt.

2ème Jour, je pars à la découverte de nouvelles espèces d’animaux.
Il y a des drôles de bêtes, elles me regardent, je suis effrayée et fascinée à la fois. Et étrangement, elles n’ont pas peur de moi.

3ème Jour, je retourne explorer cet endroit, il n’y a même pas de point d’eau, les plantes envahissent les chemins. La nuit tombe, les gentils animaux laissent place aux bêtes plus agressives, j’ai peur…
Il fait noir et je ne retrouve plus mon chemin.
Inconsciente, je m’endors. Je ne me réveillerai pas…

Eloïse Cassart.

Mark Rothko – Untitled (Black, Red over Black on Red) – 1964

Ce jour là, il ne s’était rien passé de spécial, une journée comme les autres : le patron qui vous crie dessus car le travail est mal fait, des bouchons lorsque l’on veut rentrer chez soi. Mais ce jour-là, à la place de se vautrer dans le canapé pour regarder le foot, il y avait eu le JT, plus exactement, un flash spécial : une météorite se déplaçait vers la terre à une vitesse de 678km/sec. C’est alors que j’entendis tous les voisins de la rue sortir de leur maison, bagages à la main et prenant leur voiture. Quand je voulus faire de même, impossible, ma vieille petite Polo ne voulait plus démarrer. A cet instant, je vis de mes propres yeux la météorite s’écraser à quelques centaines de kilomètres. Tout le ciel se remplit de poussière noire et tous les volcans explosèrent. Je pris mes jambes à mon cou et je courus jusqu’à la plus haute tour. Quand j’arrivai en haut, il ne restait plus rien de New York. Le noir du ciel, rejoignait le rouge de la terre. Je m’appelle John Smith et voilà mon dernier jour sur terre.

François Dinant

Pablo Picasso - Petite fille sautant à la corde - 1950

09/02/13

Tous les gens crient. C’est devenu la panique générale. Des engins spéciaux parcourent le ciel sans relâche. Des avions ont déjà été détruits, dont un petit qui a fini écrasé pas très loin de mon refuge. Il fait noir. Très noir. Les jours deviennent longs. Ils vont sûrement bientôt descendre.

13/02/13

Ca y est, ils sont descendus. Je ne les imaginais pas comme ça. Bien qu’ils soient destructeurs, ils ressemblent étrangement à des filles. Ils se promènent dans les rues, tuant tout ce qui bouge.

18/02/13

Un ami m’a rejoint, malheureusement gravement blessé. Je pense qu’il va bientôt mourir. Ils sont nombreux. Ils ont des tentacules sur les bras, leurs cris sont terribles.

28/02/13

La situation devient critique. J’ai déjà dû me battre, je me procure assez facilement des armes et de la nourriture. Nous sommes de moins en moins dans la ville.

05/03/13

Trop de bruits. Trop d’angoisse. Je pense que je vais me rendre, quitte à mourir. Mon ami est mort et je ne sais plus quoi faire. Je n’ai plus d’espoir. Tout est en train de trembler, le toit !
Le toit ! Ils l’arrachent ! Non !! …


Florent Lambert

Marcel Duchamp – Fontaine – 1964

Un soir, le roi, ayant reçu la permission de sortir pour faire la fête, se rendit au bistro du coin accompagné de quelques copains.
Le roi était le plus heureux des hommes quand il faisait la fête. Lui et ses copains dansaient jour et nuit sur les chaises et les tables. Ce qu’il préférait par-dessus tout c’était une bonne petite bière, encore bien fraîche tout juste sortie de la pompe.
Après avoir bu quelques bières et avoir bien dansé, le roi de dirigea vers les toilettes pour y faire la grosse commission. Mais quand il pénétra dans les toilettes, il aperçut au loin les urinoirs bien alignés, usés par de nombreuses années de service et là plus rien …

François Grandjean

Jean Le Moal – Eclats – 1975

Où suis-je ? Je me trouve quelque part dans une zone de hautes herbes. Mais, je ne sais pas où. Ces couleurs jaunes un peu verdâtres m'inquiètent. Il n'y a pas de point d'eau, pas de chemin. Il n'y a que des champs à perte de vue. Le soleil est au zénith, il brûle... Je pense que je ne pourrais pas survivre plus d'une journée ici.

Alors, je bouge. A deux heures de marche, je suis en plein milieu d'une terre complètement rouge. C'est pire qu'avant. Désespérément, je marche, je marche pour enfin trouver des arbres et de l'eau. Ouf ! Je suis sauvée. Tout en me désaltérant, j'entends du bruit. J'ai encore peur. Je vois deux hommes d'une tribu qui m'a l'air assez bizarre. A peine ai-je eu le temps d'arrêter de boire qu'ils bondissent sur moi. Je crie, je ferme les yeux, et là, je me réveille. Ouf !

Élisabeth NALET

Balthus – La Phalène – 1959-1960

Un bébé se trouvait derrière un pont de soie ondulée où il aperçut des animaux.
Il leur parla : « Bonjour, je vous vois enfin vous … l’âne, la dinde et l’éléphant qui venez de la jungle de cire ».
Ils répondirent : «… et nous, nous te voyons toi en personne, le Girondin avec ce mental de fer qui brille comme la flamme de ce feu ».

Sébastien Thirion

Vassily Kandinsky – Bild mit rotem Fleck – 1914

Cher Bob,
Comment tes vacances se sont-elles déroulées?
En ce qui me concerne, je rentre à l’instant de mon périple à Kagar et je dois le dire, je n’avais encore jamais vu un endroit pareil. Le dépaysement est vraiment énorme !
Tout d’abord, l’endroit est désert, pas un seul signe de vie à l’horizon, malheureusement pour moi qui aurais tellement voulu admirer la faune animale. Cela doit être dû au manque de nourriture comestible dans le coin. En effet, l’endroit a beau être magnifique, avec de nombreux fruits colorés, entourés d’arbres d’un vert sombre et mystérieux, nombreuses de ces plantes sont toxiques et dangereuses pour notre santé.
Malgré cela, je te conseille de tout cœur l’endroit. Toi qui as toujours voulu en avoir plein la vue, tu serais vraiment servi là-bas.
Jade Lebailly

Denis Brihat - Autoportrait- 1981

J’étais partie faire une croisière, mais une grande tempête renversa le bateau et j’ai émergé quelques heures plus tard sur une petite île, où je me suis réfugiée.
Il faisait noir et je me suis donc installée pour la nuit, mais pendant que je me fabriquais un petit abris, j’aperçus une ombre étrange.
Le lendemain, en voulant ouvrir une moule, les extrémités de mes ongles, vernis d’un rouge vif, se sont cassés.
Quinze jours plus tard, ils n’avaient même pas repoussé d’un millimètre ! Cela me paraissant étrange, je mis une lotion pour les ongles. Mais cela ne servit à rien puisqu’ils restèrent minuscules.
J’ai donc décidé de mener ma petite enquête, et c’est comme ça que j’ai enfin découvert le coupable.
L’ombre que j’avais vue le premier jour appartenait à un habitant de cette île.
C’était lui qui venait chaque nuit, pour me couper le bout des ongles.
Il m’avoua qu’il faisait ça pour fabriquer une potion dont lui seul connaissait la recette, mais il ne voulut pas m’en dire l’usage.

Justine Dufrasne

Vassily kandinsky – Mit demschwarzen bogen – 1912

Toute vie est une histoire tordue sans dessus dessous, un dédale de chemins qui s’échappent dans tous les sens tels des papillons attirés vers les couleurs des fleurs toutes plus attirantes les unes que les autres. Mais chaque vie est guidée, qu’on le veuille ou non, par un inconscient, une force invisible qui vous dicte votre manière d’agir. Chacun à sa manière, saura mettre du peps dans sa vie. Certains préfèreront croquer la vie comme un bonbon sur et aurons alors une vie plutôt pétillante, d’autres choisiront de croquer le bonbon mou et mènerons alors une vie paisible et sans risques. Mais au fond nous sommes tous ignares de critiquer la vie des autres car qui sait comment la nôtre finira, quels chemins elle empruntera ?

Amandine Evrard

Vassily Kandinski – Auf Spitzen (Sur les pointes) – 1928.

Je suis arrivée en pleine nuit dans cette ville appelée Spitzen. On se croirait dans un autre monde ici…
Les étoiles parsèment le ciel comme nulle part.
La lune, immense, belle et mystérieuse à la fois, éclaire les toits des maisons d’une lumière douce. Les gens là-bas ne se montrent que très peu, mais les rares moments où je les ai aperçus, ils m’ont paru très chaleureux.
Cette ville n’a rien d’un village, elle est unique en son genre, impressionnante et magnifique.
J’y resterais toujours, si tu étais là avec moi…
Ta présence me manque.
Je reviendrai bientôt…

Océane Delahaut

Matisse – Polynésie, la mer – 1946

Je croyais rêver, une sorte d’illumination
Tu étais là, à te balancer au milieu des poissons
Une algue marine déambulait à tes côtés
Faisant la maligne, essayant de te détrôner
Tout allait très vite car en un scintillement
Comme dans une sorte d’émerveillement
Je t’ai vue te transformer avec cette élégance
Propre à ces animaux qui peuplent les fonds marins
Personne d’autre n’a eu cette chance
Il n’y avait que moi, ça c’est certain
Entre un songe et la réalité,
Comment distinguer le mensonge de la vérité ?

Nora Nélis

Carlos Cruz-Diez – Physichromie – 1970.

Moment incroyable de la vie où l’on se rend compte que chacun voit son monde bien différemment d’autrui.
En fonction de la place qu’on occupe, tout peut changer.
Etant haut placé, on a une vue d’ensemble, tout varie, rien n’est commun.
Des zones éclairées ou colorées peuvent soudain surgir dans une vie,
Ou alors disparaître, pour vous laisser dépérir …

Elisa Delforge.

Giorgio De Chirico – Il Ritornante – 1918

Puissant, il l’était
Mais vide et sans âme à présent
Quelle mesquinerie ce fut
Ce traitre dont la moustache décrivait son sort futur
Devenu secret
Ne laissant plus rien apparaitre
Intouchable, nous le pensions
Pourtant, ce dur passé le ronge
Autant intérieurement qu’extérieurement
Il veut briser son armure de bois
Une porte lui est entre-ouverte
Mais toujours ce traitre à ses côtés
Comme veillant au bon déploiement de son mal-être
Alors, il reste là, assis
Figé dans son passé.

Eléonore HOC

Vassily Kandinsky - composition IX - 1936

J’ai chaud mais je me sens bien, là, assise au calme devant l’immense bleu de l’océan. Je pourrais y rester des heures à observer la beauté des étoiles en écoutant ta voix qui se mêle au son du ressac. Tu manges un fruit, c’est une pêche et l’odeur est si alléchante que je finis par un prendre une moi aussi.
Le ciel est d’un bleu profond, la mer aussi. Les quelques herbes sont d’un beau vert tendre. Il y a ton maillot, il est orange et s’accorde à merveille avec le mien, d’un rouge cerise. Il n’y a pas de nuages et la lune nous éclaire de sa couleur pâle.
Je suis trop bien, oui trop bien et ça ne peut être qu’un rêve pour être si beau. Non, je ne rêve pas, tu es bien là et tu me chuchotes quelque chose à l’oreille…
Profite !

Anne-Sophie Evrard

Robert Delaunay - Manège de cochons - 1922

Journal de bord

7ème jour - J’ignore toujours où je suis mais je suis dans une zone enneigée entourée d’un cours d’eau dont la surface est gelée et que je n’ose traverser. J’essaie de me fixer une destination, mais elles ont l’air toutes plus dangereuses les unes que les autres. Je n’ai pas encore trouvé de solution mais je vais plutôt dormir, la nuit porte conseil.
8ème jour - J’ai pris ma décision et j’ai traversé la rivière à l’endroit où elle semblait être la plus étroite. Après ma traversée, je me retrouve dans une prairie où aucun arbre à fruit ne pousse. Je suis désespéré, la faim me tenaille et je n’ai plus d’eau dans ma gourde. Je n’ai plus qu’une solution : courir tout droit pour pouvoir observer une plus grande surface de terrain et espérer trouver de la nourriture. Après de nombreuses heures de course, j’atteins un champ dans lequel pousse des cocotiers. Malheureusement, je suis trop épuisé pour monter les décrocher. Je dois en trouver une au sol et vite. J’ai passé un bon moment à en chercher une mais je l’ai trouvée. Je m’aperçois seulement que j’ai perdu mon couteau et que je n’ai rien près de moi qui me permettrait de la briser. Je termine donc ce journal qui aurait pu continuer si ça avait été des pommes à la place des ces p***** de noix de coco.
Si quelqu’un retrouve ce livre, je lui souhaite bonne chance, car il en aura besoin.
Adieu.

Denis Henry de Generet

Vassily Kandinsky - Gelb-Rot-Blau - 1925

Premier Jour d’expédition:

J’ai découvert aujourd’hui un monde fascinant ! Je me promenais dans un paysage splendide ! Le sol de couleur mauve se mêlait à des fleuves roses aux ondulations incroyables, mes yeux peinaient à s’habituer à ces changements de décor. J’ai traversé des montagnes noires qui s’enchainaient les unes aux autres. J’ai aussi vu des plaines, composées de carrés de toutes les couleurs, rappelant les rubik’s-cube de mon enfance. Et soudain, devant moi s’est élevée une route noire et sinueuse. Je l’empruntai durant des heures. Elle m’a conduit à une lune, une énorme lune bleue qui éclairait ce monde extraordinaire. Cette journée fut remplie de découvertes mémorables à tous points de vue. Je compte explorer une partie à l’allure plus désertique demain.

Mona Boreux.

Pierre Alechinsky - Le monde perdu - 1959

Je suis allée dans un monde, un autre monde, un monde perdu, un monde sur lequel la vie est affreuse. Ce monde était aveugle, l’atmosphère était sinistre …
J’avais peur, peur de ces gens qui me regardaient de leurs yeux ronds, je n’oublierai jamais ces regards plein de haine et m’enviant de venir d’un autre monde, un monde meilleur où les sourires sont présents. Je me demandais ce qui rendait les habitants de ce monde si malheureux. Ces visages étaient si bouleversants, la peur montait en moi, je tremblais de tous mes membres, je ne distinguais pas un seul sourire sur ces visages morts parmi la foule, je ne savais pas non plus pourquoi ces gens marchaient dans une seule et même direction, sans un mot, sans un geste, alignés comme des soldats me contournant de part et d’autre. Mais quel était leur but ? Et puis, les suivant du regard, j’aperçus un trou noir au dessus d’une colline, un trou dont on ne voyait pas la fin. Les gens s’y jetaient d’eux-mêmes, un par un, laissant leur vie derrière eux, la sacrifiant sans se retourner, sans regrets. Je n’entendais ni cris ni hurlements lors de leur sacrifice. J’ai alors pris mes jambes à mon cou et j’ai essayé de faire demi-tour, mais des bras me retenaient et m’empêchaient de m’éloigner de ce trou. Ils me retenaient pour m’emporter avec eux, je ne pouvais me débattre ni même pousser un cri. J’approchais du trou noir, serrée et compressée par tous ces bras qui me maintenaient. Mon cœur se serrait, je transpirais et j’avais du mal à respirer. Petit à petit on y arrivait, devant ce trou. On y était. Les bras me soulevèrent au dessus. J’ai lancé un dernier regard là, en bas, il n’y avait pas de fin dans ce tourbillon de malheur. J’ai préféré fermer les yeux, puis le silence s’est fait.
Quand je les ai ouverts, j’étais heureuse de constater que ce que je venais de vivre n’était qu’un vulgaire cauchemar.

Aurore Botti

Fernand Léger – Les grands plongeurs noirs – 1944

Si on laissait enfin le soleil chasser les nuages,
Si la guerre, enfin faisait place à l’amour,
Alors peu importe la couleur de peau, les croyances, le physique ou la personnalité,
Tout le monde pourrait s’accepter,
Tous vivraient en harmonie,
Ce serait alors comme si nous pouvions nous entremêler,
Profiter du moment présent, de la vie sans que jamais les différences ne se ressentent.

Ce serait un monde bien meilleur où chacun, à sa façon, pourrait s’exprimer et où le bonheur ne serait plus d’aller toucher les étoiles car les gens seraient simplement heureux de pouvoir enfin vivre à leur façon, sans craintes ni doutes.


Catherine Eucher

Yves Klein – Peinture de feu sans titre – 1961

Journal de bord de l’explorateur Stouten :
05/05/10 : Après un long vol de 2 jours en avion privé, je suis arrivé au centre d’un désert de sable jaune-orangé et noir que j’ai fort envie d’explorer.
06/05/10 : Mon premier jour dans cet endroit est pour le moins surprenant : j’y ai croisé de drôles d’animaux, des reptiles multicolores, des araignées gigantesques,… Mais il fait aussi très chaud : mon thermomètre a indiqué la température de 49.8 degrés… Je commence à chercher un point d’eau.
08/05/10 : Après 2 jours de recherches et de désespoir, j’ai trouvé l’eau! Incroyable! C’est tout pour aujourd’hui.
12/05/10 : Mon voyage se finit peu à peu, je vais donc rentrer au campement mais des sables mouvants ralentissent ma progression !
13/05/10 : Voilà, je suis au campement, j’ai suivi un chemin en arc de cercle dans ce sable noir. Je repars demain pour la maison.
15/05/10 : Suis arrivé chez moi. Repars dans 1 mois vers les profondeurs des océans!

Emeric Stouten

Kupka – Autour d’un point – 1920-1930

Un long parcours

Je suis dans le noir absolu, je ne sais pas où je suis, mais je poursuis mon chemin. Soudain, j’aperçois de la lumière. Je cours et je découvre un magnifique champ de blé. Je décide de continuer mon parcours car je n’en ai pas encore assez vu. Finalement, j’arrive dans une mine d’or que j’exploite. Mais je dois m’en aller de là car je commence à avoir faim. Je trouve alors un champ rempli de potirons qui ne sont pas normaux : ils sont gigantesques. J’admire un instant cette étrange curiosité lorsque j’aperçois au loin un univers de violet. Quelle chance ! Je peux enfin me régaler de ces délicieux raisins. Une fois bien nourri, je ne souhaite qu’une chose : continuer cette aventure comme au départ…

Jérôme Dubois

Ad Reinhardt - Ultimate Painting n° 6 - 1960

Il y avait au début le chaos : sans lumière ni vie. C’était le commencement de tout. Il y avait une masse qui se sentait bien seule et décida de se créer des compagnes. Mais ne sachant pas quoi faire, elle cogita un moment avant de créer une autre masse.
Elle finit par trouver ce qu’elle allait faire : une masse timide donc rouge, une autre en hypothermie toute bleue, une drôle de planète qui se prend pour le nombril du monde car elle est le centre de gravité d’une multitude de restes inutilisés pour la création des autres masses, une troisième, très bizarre car on la croirait carbonisée et quatre ou cinq autres masses.
Emue par sa création elle versa quelques larmes qui scintillent encore de nos jours. Comme elle ne trouva pas sa tâche complète, elle fit une boule de feu et malheureusement, elle rata une masse en la faisant trop petite en ajoutant que la boule de feu est le centre de sa création car elle est la plus grosse. Il ne faut pas oublier les flaques de larmes qu’elle a versées, après avoir raté sa dernière création, qui sont en forme de spirale et qui scintillent aussi.

Erwin de Laminne de Bex

Kandinski – Trente – 1937.


Un jour, pendant l’été 1971, un rockeur ! Mais pas un rockeur comme les autres. Lui c’était Mick Jagger ! Et lors d’un concert devenu aujourd’hui mythique dans le stade de Wembley, l’artiste se faisait attendre …
Juste avant de monter sur scène, Mick se préparait. Un dernier passage aux toilettes, un dernier air de guitare avec Keith Richards, une dernière goutte de champagne et enfin une petite signature en cas de décès sur scène !
Et quelques temps après, les voila à quatre en train d’assurer le show pendant plus de trois heures. Le public déchainé criait ensemble: « I Can’t Get Nooo ! … Saaatisfaction ! … ». Ils devenaient fous à chanter et danser sur leur musique, sur leur rock !
Et dire qu’aujourd’hui, il est le plus fortuné de tout l’univers du rock and roll, juste 200 millions de livres… Finalement, Mick c’est vraiment le plus grand rockeur du monde !
Sacré Mick !

Elliott Housiaux.

Daniel Spoerri – Le repas hongrois – 1963


Cher inconnue,
Notre rencontre au bord de la mer fut pour moi un véritable trésor ! Je n’oublierai jamais notre premier baiser. Tes lèvres ont un goût de miel, chaudes et réconfortantes comme ce soleil du soir, sous lequel nous avions dîné et qui te donnait des étoiles dans les yeux. Nous avions ensuite refait le monde et imaginé cette île paradisiaque aux saveurs printanières, remplie de différents fruits dont ces fraises, que nous avions tant aimées… Leur goût sucré nous donnait des frissons et nos bouches en raffolaient…
Cette lettre sera sans doute une surprise pour toi, mais je voulais que tu saches que le battement commun de nos cœurs me manque et que cette plume que tu m’as offerte pour notre amour orne toujours ma chambre.
Je t’aime encore et toujours.
Ton bel inconnu

Isabelle de Thysebaert

Sonia Delaunay – Composition – 1955

1er Jour :

Je me trouve en Amérique sur une plage bien jaune pas loin d’un océan. Je découvre le pays avec passion mais tout en ayant quelques peurs. Peur des animaux inconnus. Je ne suis pas loin d’un volcan en éruption, j’en ai peur. Il y a de la nature autour de moi, des arbres, de l’herbes, c’est le bonheur.

2ème Jour :

Je monte sur le volcan, il y a plein de lave, il fait chaud, je m’en approche trop et je découvre quelque chose …

3ème Jour :

Je suis descendu du volcan, j’ai passé une mauvaise nuit, car je me suis perdu. Je ne retrouve plus mon chemin, j’ai soif, j’ai faim.

4ème Jour :

J’ai toujours faim, toujours soif. Tout au loin, j’aperçois une lumière qui m’éblouit, je m’en approche… C’est là que s’achève mon voyage, la lumière que je voyais était le reflet du soleil sur la fenêtre d’une maison ; j’étais dans un village…

Sebastien Glendza

Sarkis - Conversations entre Jorai et mon Atelier - 2001-2002

Play games
Terrible labyrinthe impitoyable : la souris qui court dedans comme dans une ville miniature. Elle se leurre sur sa sortie. Elle trottine à toute vitesse : un cul-de-sac, pas de chance !
Elle court affolée et ne voit pas la lampe. Elle s’écrase dessus !
Elle marche maintenant, comme Pack man cherche à manger. Elle cherche sont trésor.
Quand enfin elle le trouve et le saisit ce bon fromage, une porte s’ouvre soudainement et elle rentre chez elle.
Le tout s’éteint, le jeu s’arrête.

Louis Rigotti

Otto dix - Portait de la journaliste Sylvia von Harden - 1926

Je suis la fumée qui remplit tes poumons, et je me demandais : ne ferais-tu pas mieux fait de boire de l’eau ? Je suis pour toi une dépendance. Tu crois que manger des pommes sera le remède, seulement tu ne sais pas à quel point je te ronge à l’intérieur. Je détiens le pouvoir de mener tes doigts carrés à cette cigarette posée sur la table. Tu sais que c’est peine perdue, tu peux pousser des gémissements, rien n’y changera. Tu es à moi. Tu regardes le ciel et les larmes roulent sur tes joues.

Stéphanie Ernoux

Edouard Pignon – Coqs – 1959

Une effroyable créature de feu s’avance vers moi, répandant le chaos autour d’elle. Le ciel s’assombrit au dessus du monstre et les flammes qui recouvrent son corps lèchent le sol, le carbonisant sous ses pas. Un œil est visible. Lorsque je plonge mon regard dans le sien, je peux voir la folie de cette bête destructrice, et cela m’effraie. Je veux m’enfuir, mais la peur me tord le foie et paralyse mes jambes. Implacable, entourée par un écran de fumée, la bête s’avance…

Alexandre Claisse

Jean le Moal – Au centre des Andes – 1978-1980.

J’avais déjà rêvé d’une vie paisible.
Sans aucun nuage ni orage.
Ce soir, mon rêve a changé, il s’est transformé.
Je l’ai vu moi-même !
Tout d’abord, les fleurs et la liberté ressentie se sont envolées.
Ensuite, un tourbillon, non de lumière,
Mais de poussière m’a emportée.
Je n’arrivais pas à en apercevoir la fin.
Juste une lueur blanche m’invitant à oublier
Ce à quoi j’étais destinée.

Ce furent mes dernières pensées.

Romance Body.

Jean le Moal – Hommage à Chardin – 1965-1973.

Je suis couchée dans la poussière
Parallèle aux couleurs foncées du soleil.

Je passe en revue tous les détails qui m’entourent.
D’abord, il y a le cactus carré que tu trouvais si beau,
Le lion aux couleurs d’été et puis bien sûr Toi.

Toi, l’ange qui me regardes du haut de ta fenêtre.


Apolline Genné.
Mes grands-parents devaient venir pour mon 15ème anniversaire. Il était 13 heures, ils avaient déjà une heure de retard, je commençais vraiment à m’impatienter, je ne faisais plus que tourner en rond. Heureusement, ils m’apportaient des cadeaux et il y avait également ce super dîner que maman nous avait préparé. Enfin ils arrivèrent et la journée se passa parfaitement.
Aujourd’hui, j’ai 60 ans, c’est le 15ème anniversaire de mon petit-fils. Malheureusement, c’est à mon tour d’être en retard. Je m’en veux car je sais ce que cela fait d’attendre bêtement la famille pour son anniversaire. En entrant, il me salue, je m’excuse et il me répond que ça arrive d’être en retard. Ses mots m’ont rassuré, la soirée s’annonce parfaite !

Maxence Léonard

Fernand Léger - Adieu New York - 1946

Je suis en mission, une mission que l’on ma ordonné de faire avec cœur et courage car c’est une chance énorme. Cette mission consiste à explorer, découvrir une partie du monde encore jamais vue auparavant. J’ai pris mon journal dans lequel j’y inscrirai tous ce que je vois, je ressens.

Jour 1 : J’arrive dans un monde sombre et coloré à la fois; oui je sais, cela parait impossible mais il faut le voir pour le croire. Je longe la mer rouge, enfin c’est le nom que je lui ai donné. Je n’y vois aucun poisson, heureusement que j’ai des provisions. L’air est sec et chaud.

Jour 5 : J’ai enfin fini de parcourir ce coin abritant quelques endroits très noirs. A présent je me situe dans une sorte de désert sauf que le sable est bleu. Oui, je ne pensais pas que ça existait jusqu’à aujourd’hui. Il fait froid et humide tout l’inverse du désert de chez nous. Je me sens seul mais ne me décourage pas.

Jour 9 : Je commence à être à court de nourriture et d’eau. Je dois absolument remédier à ça. Je me trouve maintenant sur un sol jaune en matière gel. C’est spécial, je ne sais comment décrire. Toujours pas de faune et de flore en vue, peut-être à cause du climat. Je suis fatigué et voudrais trouver un endroit relaxant, paisible avec un beau décor.

Jour 11 : J’entends au loin comme le bruit d’une cascade. Je me précipite. Oui enfin une gigantesque chute d’eau, c’est inimaginable : elle fait 50, 100 mètres plus peut-être, je n’en vois pas la fin. L’eau est propre, fraîche et potable. Je plonge, ça fait du bien, je me sens revivre. Il y a pleins de poissons, de quoi bien manger. Plus profond, il y un passage qui mène de l’autre côté de la cascade, c’est tout l’inverse de ce que j’ai vu jusqu’à présent ; il y a une forêt de cactus noirs, une dizaine d’insectes différents. C’est étrange… Je suis entre la peur et la joie.

Jour 15 : J’ai traversé cette végétation bizarre et me trouve dans un endroit féerique avec pleins de jolies petites bêtes intéressantes. Malheureusement cela fait 15 jours que je suis ici et je dois repartir. Cet endroit mérite d’être exploré plus profondément avec des experts spécialisés. Je reviendrai c’est sûr ! Ce monde détient des secrets à découvrir. Tous ces moments de désespoir, de souffrance valaient la peine…Franchement !

Olivia Deterville

Max Ernst – Le jardin de la France – 1962

Après un long exil en Amérique du Sud, je me suis rapatrié dans ce merveilleux pays de mon enfance qu’est la France, dans une petite maison en bord de Loire. J’ai retrouvé ce calme tranquille, les paysages sensationnels et agréables qui bordaient cette paisible rivière. Les matins d’été, je m’installais à la bordure de ce cours d’eau, je humais les plantes parfumées, j’écoutais le chant des oiseaux et le vent frémir sur les longues herbes, je regardais les pêcheurs qui parvenaient quelques fois à sortir un beau poisson. Mais je repensais sans cesse à cette fille avec qui j’avais passé ma jeunesse, je pensais à sa longue chevelure brune, aux courbes de son corps, aux traits de son visage, à son parfum de rose… Cette fille que j’aimais tellement !

Victor Fernémont.

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