Vassily Kandinsky – Akzent in rosa – 1926
Mon nom est Kévin Smith, ceci est mon premier voyage à travers l'espace dans un de ces gigantesques croiseurs interstellaires. Cela fait plus de trois jours que les membres de l'équipage ont disparu... Et de manières plus que suspecte !
Depuis le jour fatidique de leur enlèvement, j’entends des bruits, des cliquetis précipités dans les tuyauteries, des respirations rauques, comme essoufflées...
15 décembre de l'an 2095,
Les cliquetis, à l'instar des respirations, vont en crescendo, je commence à paniquer. Je me crée un abri de fortune à l'aide de quelques caisses trainant ici et la dans la salle des machines.
16 décembre de l'an 2095,
J'ai fouillé toutes les réserves du vaisseau, mais rien n'y fait, il faut se rendre à l'évidence.. Je n'ai plus de vivres! J'ai du terminer les dernières boites de conserves il y a quelques heures.
J'ai faim...
17 décembre de l'an 2095,
Mon ventre est torturé par la faim... Tandis que je cherche des ressource en vain, un son strident me parvient de derrière, la porte s'ouvre dans un grand fracas et dans l'ombre de l'interstice, j'aperçois deux yeux brillant et rouge comme des braises tout juste sorties du feu. Je sors mon arme de service et … DRIIIIIING!!!
Kévin il est sept heures ! Bouge tes fesses tu dois aller à l'école.
Florian Gilon
Jean Le Moal – Jardin – 1965-1966
Ils ont l’air méchant et sont rouges feu.
Je ressors d’un bond, les pieds dans l’eau et je m’enfuis.
Le lendemain, avec un peu d’hésitation, je décide de revenir découvrir un petit bout de terre encore presque inexploré.
Cette fois-ci, je me trouve face à un combat de cerfs bruns ; ne sachant que faire, je m’accroupis en boule et me cache derrière le peu de végétation restante.
Le 3ème jour, la terre se remue de plus en plus et les animaux commencent à bouger d’un coin à l’autre ; ils deviennent tous fou.
Voilà que je me perds ; je ne retrouve plus mon chemin, la terre a tremblé.
Ce n’est que le début d’une longue période.
Arrivée à mon 4ème jour d’exploration solitaire, c’est la fin du monde qui explose !
Emilie Wiame
Pablo Picasso – Minotaure – 1928
J’ai été les aider alors que tu me l’avais pourtant interdit.
J’ai donné un coup de bélier dans la porte enflammée qui m’a éjecté et moi, l’homme taureau, quand je me suis levé tout s’était envolé, même toi, mon ami le yéti
Charles Capelle
Georges Rouault – Squelette – 1926
Megan Laurent
laboratoire n°512b. Message instantané.
Bonjour, je me nomme Emerdon et viens de l’ère 3048 de la galaxie Sitine.
Si vous lisez ce message, c’est que vous avez découvert le code de notre invention. Félicitations!
Ce qui se trouve devant vos yeux est la plus incroyable des machines créées jusqu’à notre ère, il s’agit du « dénidateur ». Le dénidateur consiste à indiquer tous les évènements importants que, vous les terriens, avez vécus et aurez à vivre.
Il indique la date, l’heure précise, ainsi que les coordonnées géographiques du lieu où se déroulera le fait.
Mais tout d’abord, afin de comprendre l’avenir de votre planète, il faudrait répondre à tous les mystères que son passé vous cache.
Pour y parvenir, veuillez vous placer à 75° vers la gauche de l’engin et fixez le néon central. Les images de la vie des dinosaures, des hommes préhistoriques et de leurs descendants défileront. Pour accélérer, fixez le néon droit et revenez immédiatement sur le néon de gauche. Pour revenir en arrière, effectuez la démarche inverse.
Faites attention car dès à présent, vous devrez assurer l’avenir de votre planète grâce au dénidateur, protéger les terriens en leur cachant l’existence de l’engin. Si quelqu’un d’autre découvre le code, l’autodestruction se fera, coupant alors définitivement l’accès au tunnel, votre seul moyen de parvenir jusqu’à notre planète afin de sauver votre espèce du réchauffement climatique, en 2033.
D’ici là bon vent à vous, Cher Terrien.
Emerdon.
KUPKA – AUTOUR D’UN POINT - 1920/1930
Bercée par le bruit des vagues, je m’endormis. Soudainement, je fus réveillée par un bruit étrange. Tirée de mes rêves, je tentai d’ouvrir mes paupières lourdes et, les yeux mi-clos, je fus prise de panique lorsque j’aperçus, à quelques mètres de moi, une mer totalement déchaînée. Le vent balayait les palmiers, les vagues dévoraient le sable et au loin, un tourbillon était en train de se former, qui allait certainement d’une minute à l’autre tout emporter sur son passage …
Jeanne GODEAU
Delaunay Robert - Rythme, joie de vivre – 1930
Je pars en mer avec mon bateau, j’espère être rentré pour ce soir.
Samedi, 17 heures :
Je n’ai plus d’essence, et mon bidon est vide. Je viens de m’échouer sur une île qui à première vue est déserte.
Samedi, 22 heures :
Comme je n’ai pas prévu cet incident, je n’ai pas apporté à manger ni de couverture. J’ai faim et le froid.
Dimanche, 8 heures :
J’ai été réveillé par le bruit étrange venant de la terre. Je pars explorer l’île.
Dimanche, 10 heures :
Incroyable, l’île est tout à fait ronde et est composé de sorte de bande de couleurs. On dirait du sable.
Dimanche, 11 heures :
Comme j’avais faim, j’ai essayé de me trouver à manger et par hasard, j’ai découvert que l’île était faite de mini-smarties. Je n’en reviens pas, moi qui avais faim hier, il suffisait de baisser les yeux pour trouver un véritable trésor. Comme quoi, ce que l’on cherche se trouve souvent sous nos yeux.
Dimanche 15 heures :
Je faisais une sieste lorsque le même bruit que cette nuit m’est parvenu aux oreilles. Je pense que l’île est vivante, je vais voir cela. Si je ne reviens pas, ne soyez pas triste car j’aurais vécu une fin heureuse.
Maxence Delannoy
Agam – Doubles Métamorphoses
Le premier jour, j’ai réussi à traverser ce fleuve rempli d’animaux aquatiques qui, pour ma part, ne devraient jamais exister ! Lorsque je suis sortie, l’ombre prit le pouvoir sur la lumière, tout était dans l’obscurité, mais je parvenais quand même à marcher.
Le jour suivant, une forêt dense était à ma portée. J’y ai exploré des endroits extraordinaires !
Après de longues journées de marche, une immense étendue de sable s’offrit moi. La beauté du paysage me laissa sans voix !
Madeleine Mahoux
Vassily Kandinsky – Gelb-Rot-Blau – 1925 .
lignes rentrent dans les ronds, les ronds dans les lignes, tu sais,
un peu comme en math, l’espèce de forme qu’on te demande de représenter à l’interro de géométrie.
Mais la vue d’ensemble n’est pas si mal.
C’est un petit monde où tout va bien, le soleil ravive les couleurs, toutes les formes se cotoient.
Comme quoi le monde n’est pas si cruel.
Caroline Marchand
Kupka – Compliment – 1912
Cette petite ondulation est sans cesse rejointe par des vagues de sang. Ce sang vient de nulle part…
Je sors enfin du jeu, je me retrouve sur une île entourée de mers ou d’océans… Aucune personne, aucune vie…
Peut-être devrais-je m’échapper ? … Ou encore tenter l’impossible ! Briser ce mur invincible, pour obtenir la liberté.
Nicolas Vandenborre
Robert Delaunay - Rythme, joie de vivre - 1930
Benjamin DANDOY
Jacques Villon - Soldats en marche - 1913
Manon RICHIR
Kupka – Autour d’un point – 1920-1930
Il était déjà fort tard, mais l’air était doux. J’en profitai pour me promener le long des quais en repensant à ton petit carré blond, que je ne tarderais pas à retrouver.
Une querelle de matous me tira de ma rêverie et je jetai un caillou dans l’eau.
Je restai un instant fasciné à contempler les cercles qui se formaient à la surface de l’eau où se reflétait une lune indistincte et qui venaient se briser contre le quai. En dessous des ponts, j’oubliais presque le temps.
J’étais heureux.
Adeline de Wilde
Joan Miro - Baigneuse - 1924
Et le soleil, il te sourit.
Quand je te vois l’observer, j’aperçois dans tes yeux l’explosion d’une couleur et cette couleur, c’est le bleu.
Il est impossible de décrire les pigments qui y règnent.
Une fois, c’est la texture du ciel et une autre, celle de l’océan.
Je suis heureuse du torrent de qualités qui règnent en toi et dans tes prunelles lorsque tu esquisses un sourire malicieux et coquin.
Mais cela réside en toi depuis des années, plus précisément depuis que tu es née.
Ces moments resteront gravés dans ma mémoire pour toujours, pour l’éternité…
Mathilde Humblet
Nicolas de Staël – Les toits – 1952
Je ne peux pas écrire davantage, car l’avion avançant, j’ai perdu de vue cette magnifique et spectaculaire œuvre digne d’un des plus grands architectes.
J’espère, un jour, revoir cet immeuble qui me fait encore rêver chaque nuit, cinquante – huit ans plus tard.
Henri Magein
Sonia Delaunay – Composition – 1955
Le 10 avril 2030
Sans faire exprès, un beau jour j’ai marché sur une pierre qui sans le savoir a changé ma vie. Je me suis retrouvée dans un monde où tout d’abord j’ai vu plein de personnes en massepain, en biscuit etc. Les maisons étaient en arrondi elles ressemblaient à des gros spaghettis, elles y ressemblaient même très fort. Alors je suis allé goûter. Eh oui c’était du spaghettis. Incroyable, je n’en reviens pas de ce monde. Il n’y avait qu’une chose normale, c’était l’herbe. Une personne très gentille, m’a proposé d’allé dormir chez elle. C’était une maison en chocolat dur. Je n’avais qu’une chose en tête à ce moment-là, revoir mon monde à moi mais j’ai continué, il fallait bien que je découvre ce monde si peu normal. C’était quand même le paradis, vivre dans une maison en chocolat. Le rêve. J’avais tellement envie de le manger. Mais j’ai dû respecter, je suis abrité chez quelqu’un de si gentil.
Le 11 avril 2030
Ce jour-ci, j’avais envie de visiter. Alors je suis allée me promener. A un moment, je sentais que je m’enfonçais. Je me demandais ce qui se passait, j’ai commencé à voir toute ma vie défiler devant moi. J’ai soudain vu un homme en massepain qui criait des mots que je ne comprenais pas. Je l’ai vu partir, il allait peut-être chercher du secours, je ne savais pas. Mais j’avais quand même envie de goûter ce que c’était. C’était tellement bon, je n’arrivais pas à me rappeler de quel goût c’était. Si ! Enfin, c’est de la menthe, en plus j’adore. Je n’arrêtais pas d’en manger. Ensuite, les gens sont arrivés, j’ai tout de suite arrêté, ils n’allaient sûrement pas apprécier. Mais tous comptes faits, ils m’ont sauvé la vie. Ils m’ont emmenée dans un endroit qui était précieux pour eux, je ne savais pas du tout où ils allaient m’emmener. Quand nous sommes arrivés, je me suis rendue compte que c’était un champ de cerises. Ils ont commencé à danser autour de moi, ils ont chanté, dansé, ri. Je me sentais tellement bien, je ne voulais plus partir d’ici.
Le 12 avril 2030,
Ca y est, ils m’ont accepté dans leur vie. Nous avons fait une espèce de cérémonie. Ils m’ont accueillie. Je fais partie des leurs.
Maintenant le reste de ma vie est écrit avec eux.
Juliette Etienne
Pablo Picasso - Femme en bleu - 1944
Enora Sbille
Sonia Delaunay – Prismes Electriques – 1914
Aujourd’hui, le 19 septembre 1959, je suis arrivée en terre inconnue. On dirait un peu le paradis, oui le paradis, avec toutes ces couleurs autour de moi : il y a des sentiers de charbon, d’autres de feuilles,… Tout y est magnifique ! Ce matin, alors que je me promenais pour faire le tour de cette terre paradisiaque, je me suis retrouvée en face d’un grand labyrinthe, un labyrinthe extraordinaire. Moi qui suis trop curieuse, j’ai voulu y pénétrer… Ce n’est pas un labyrinthe comme on en voit chez nous. A ce que je sais, je ne crois pas qu’il existe des arbres de couleur chez nous… Ici il en existe des centaines et des centaines : des bleus, des oranges, des mauves et plein d’autres encore. Ce labyrinthe est plus que magnifique ! A la fin de ce labyrinthe coloré, devinez ce que j’ai découvert. J’ai découvert quatre champs d’or : un d’or orange, un d’or vert, un d’or jaune et un d’or blanc. Mes yeux sont illuminés. Demain, à mon réveil, j’irai faire tout le tour de ce paradis. Je vous en donnerai des nouvelles. Je pense que je vais passer une bonne nuit dans ce labyrinthe. A demain, je vous embrasse.
Victorine Leroy
Jean Le Moal - Le buisson ardent – 1975-1981.
1er Jour, j’arrive dans un petit village, les gens sont un peu bizarres. Tout autour de ce village, il y a une grande forêt.
2ème Jour, je pars à la découverte de nouvelles espèces d’animaux.
Il y a des drôles de bêtes, elles me regardent, je suis effrayée et fascinée à la fois. Et étrangement, elles n’ont pas peur de moi.
3ème Jour, je retourne explorer cet endroit, il n’y a même pas de point d’eau, les plantes envahissent les chemins. La nuit tombe, les gentils animaux laissent place aux bêtes plus agressives, j’ai peur…
Il fait noir et je ne retrouve plus mon chemin.
Inconsciente, je m’endors. Je ne me réveillerai pas…
Eloïse Cassart.
Mark Rothko – Untitled (Black, Red over Black on Red) – 1964
François Dinant
Pablo Picasso - Petite fille sautant à la corde - 1950
Tous les gens crient. C’est devenu la panique générale. Des engins spéciaux parcourent le ciel sans relâche. Des avions ont déjà été détruits, dont un petit qui a fini écrasé pas très loin de mon refuge. Il fait noir. Très noir. Les jours deviennent longs. Ils vont sûrement bientôt descendre.
13/02/13
Ca y est, ils sont descendus. Je ne les imaginais pas comme ça. Bien qu’ils soient destructeurs, ils ressemblent étrangement à des filles. Ils se promènent dans les rues, tuant tout ce qui bouge.
18/02/13
Un ami m’a rejoint, malheureusement gravement blessé. Je pense qu’il va bientôt mourir. Ils sont nombreux. Ils ont des tentacules sur les bras, leurs cris sont terribles.
28/02/13
La situation devient critique. J’ai déjà dû me battre, je me procure assez facilement des armes et de la nourriture. Nous sommes de moins en moins dans la ville.
05/03/13
Trop de bruits. Trop d’angoisse. Je pense que je vais me rendre, quitte à mourir. Mon ami est mort et je ne sais plus quoi faire. Je n’ai plus d’espoir. Tout est en train de trembler, le toit !
Le toit ! Ils l’arrachent ! Non !! …
Florent Lambert
Marcel Duchamp – Fontaine – 1964
Le roi était le plus heureux des hommes quand il faisait la fête. Lui et ses copains dansaient jour et nuit sur les chaises et les tables. Ce qu’il préférait par-dessus tout c’était une bonne petite bière, encore bien fraîche tout juste sortie de la pompe.
Après avoir bu quelques bières et avoir bien dansé, le roi de dirigea vers les toilettes pour y faire la grosse commission. Mais quand il pénétra dans les toilettes, il aperçut au loin les urinoirs bien alignés, usés par de nombreuses années de service et là plus rien …
François Grandjean
Jean Le Moal – Eclats – 1975
Alors, je bouge. A deux heures de marche, je suis en plein milieu d'une terre complètement rouge. C'est pire qu'avant. Désespérément, je marche, je marche pour enfin trouver des arbres et de l'eau. Ouf ! Je suis sauvée. Tout en me désaltérant, j'entends du bruit. J'ai encore peur. Je vois deux hommes d'une tribu qui m'a l'air assez bizarre. A peine ai-je eu le temps d'arrêter de boire qu'ils bondissent sur moi. Je crie, je ferme les yeux, et là, je me réveille. Ouf !
Élisabeth NALET
Balthus – La Phalène – 1959-1960
Il leur parla : « Bonjour, je vous vois enfin vous … l’âne, la dinde et l’éléphant qui venez de la jungle de cire ».
Ils répondirent : «… et nous, nous te voyons toi en personne, le Girondin avec ce mental de fer qui brille comme la flamme de ce feu ».
Sébastien Thirion
Vassily Kandinsky – Bild mit rotem Fleck – 1914
Comment tes vacances se sont-elles déroulées?
En ce qui me concerne, je rentre à l’instant de mon périple à Kagar et je dois le dire, je n’avais encore jamais vu un endroit pareil. Le dépaysement est vraiment énorme !
Tout d’abord, l’endroit est désert, pas un seul signe de vie à l’horizon, malheureusement pour moi qui aurais tellement voulu admirer la faune animale. Cela doit être dû au manque de nourriture comestible dans le coin. En effet, l’endroit a beau être magnifique, avec de nombreux fruits colorés, entourés d’arbres d’un vert sombre et mystérieux, nombreuses de ces plantes sont toxiques et dangereuses pour notre santé.
Malgré cela, je te conseille de tout cœur l’endroit. Toi qui as toujours voulu en avoir plein la vue, tu serais vraiment servi là-bas.
Jade Lebailly
Denis Brihat - Autoportrait- 1981
Il faisait noir et je me suis donc installée pour la nuit, mais pendant que je me fabriquais un petit abris, j’aperçus une ombre étrange.
Le lendemain, en voulant ouvrir une moule, les extrémités de mes ongles, vernis d’un rouge vif, se sont cassés.
Quinze jours plus tard, ils n’avaient même pas repoussé d’un millimètre ! Cela me paraissant étrange, je mis une lotion pour les ongles. Mais cela ne servit à rien puisqu’ils restèrent minuscules.
J’ai donc décidé de mener ma petite enquête, et c’est comme ça que j’ai enfin découvert le coupable.
L’ombre que j’avais vue le premier jour appartenait à un habitant de cette île.
C’était lui qui venait chaque nuit, pour me couper le bout des ongles.
Il m’avoua qu’il faisait ça pour fabriquer une potion dont lui seul connaissait la recette, mais il ne voulut pas m’en dire l’usage.
Justine Dufrasne
Vassily kandinsky – Mit demschwarzen bogen – 1912
Amandine Evrard
Vassily Kandinski – Auf Spitzen (Sur les pointes) – 1928.
Les étoiles parsèment le ciel comme nulle part.
La lune, immense, belle et mystérieuse à la fois, éclaire les toits des maisons d’une lumière douce. Les gens là-bas ne se montrent que très peu, mais les rares moments où je les ai aperçus, ils m’ont paru très chaleureux.
Cette ville n’a rien d’un village, elle est unique en son genre, impressionnante et magnifique.
J’y resterais toujours, si tu étais là avec moi…
Ta présence me manque.
Je reviendrai bientôt…
Océane Delahaut
Matisse – Polynésie, la mer – 1946
Tu étais là, à te balancer au milieu des poissons
Une algue marine déambulait à tes côtés
Faisant la maligne, essayant de te détrôner
Tout allait très vite car en un scintillement
Comme dans une sorte d’émerveillement
Je t’ai vue te transformer avec cette élégance
Propre à ces animaux qui peuplent les fonds marins
Personne d’autre n’a eu cette chance
Il n’y avait que moi, ça c’est certain
Entre un songe et la réalité,
Comment distinguer le mensonge de la vérité ?
Nora Nélis
Carlos Cruz-Diez – Physichromie – 1970.
En fonction de la place qu’on occupe, tout peut changer.
Etant haut placé, on a une vue d’ensemble, tout varie, rien n’est commun.
Des zones éclairées ou colorées peuvent soudain surgir dans une vie,
Ou alors disparaître, pour vous laisser dépérir …
Elisa Delforge.
Giorgio De Chirico – Il Ritornante – 1918
Mais vide et sans âme à présent
Quelle mesquinerie ce fut
Ce traitre dont la moustache décrivait son sort futur
Devenu secret
Ne laissant plus rien apparaitre
Intouchable, nous le pensions
Pourtant, ce dur passé le ronge
Autant intérieurement qu’extérieurement
Il veut briser son armure de bois
Une porte lui est entre-ouverte
Mais toujours ce traitre à ses côtés
Comme veillant au bon déploiement de son mal-être
Alors, il reste là, assis
Figé dans son passé.
Eléonore HOC
Vassily Kandinsky - composition IX - 1936
Le ciel est d’un bleu profond, la mer aussi. Les quelques herbes sont d’un beau vert tendre. Il y a ton maillot, il est orange et s’accorde à merveille avec le mien, d’un rouge cerise. Il n’y a pas de nuages et la lune nous éclaire de sa couleur pâle.
Je suis trop bien, oui trop bien et ça ne peut être qu’un rêve pour être si beau. Non, je ne rêve pas, tu es bien là et tu me chuchotes quelque chose à l’oreille…
Profite !
Anne-Sophie Evrard
Robert Delaunay - Manège de cochons - 1922
7ème jour - J’ignore toujours où je suis mais je suis dans une zone enneigée entourée d’un cours d’eau dont la surface est gelée et que je n’ose traverser. J’essaie de me fixer une destination, mais elles ont l’air toutes plus dangereuses les unes que les autres. Je n’ai pas encore trouvé de solution mais je vais plutôt dormir, la nuit porte conseil.
8ème jour - J’ai pris ma décision et j’ai traversé la rivière à l’endroit où elle semblait être la plus étroite. Après ma traversée, je me retrouve dans une prairie où aucun arbre à fruit ne pousse. Je suis désespéré, la faim me tenaille et je n’ai plus d’eau dans ma gourde. Je n’ai plus qu’une solution : courir tout droit pour pouvoir observer une plus grande surface de terrain et espérer trouver de la nourriture. Après de nombreuses heures de course, j’atteins un champ dans lequel pousse des cocotiers. Malheureusement, je suis trop épuisé pour monter les décrocher. Je dois en trouver une au sol et vite. J’ai passé un bon moment à en chercher une mais je l’ai trouvée. Je m’aperçois seulement que j’ai perdu mon couteau et que je n’ai rien près de moi qui me permettrait de la briser. Je termine donc ce journal qui aurait pu continuer si ça avait été des pommes à la place des ces p***** de noix de coco.
Si quelqu’un retrouve ce livre, je lui souhaite bonne chance, car il en aura besoin.
Adieu.
Denis Henry de Generet
Vassily Kandinsky - Gelb-Rot-Blau - 1925
J’ai découvert aujourd’hui un monde fascinant ! Je me promenais dans un paysage splendide ! Le sol de couleur mauve se mêlait à des fleuves roses aux ondulations incroyables, mes yeux peinaient à s’habituer à ces changements de décor. J’ai traversé des montagnes noires qui s’enchainaient les unes aux autres. J’ai aussi vu des plaines, composées de carrés de toutes les couleurs, rappelant les rubik’s-cube de mon enfance. Et soudain, devant moi s’est élevée une route noire et sinueuse. Je l’empruntai durant des heures. Elle m’a conduit à une lune, une énorme lune bleue qui éclairait ce monde extraordinaire. Cette journée fut remplie de découvertes mémorables à tous points de vue. Je compte explorer une partie à l’allure plus désertique demain.
Mona Boreux.
Pierre Alechinsky - Le monde perdu - 1959
J’avais peur, peur de ces gens qui me regardaient de leurs yeux ronds, je n’oublierai jamais ces regards plein de haine et m’enviant de venir d’un autre monde, un monde meilleur où les sourires sont présents. Je me demandais ce qui rendait les habitants de ce monde si malheureux. Ces visages étaient si bouleversants, la peur montait en moi, je tremblais de tous mes membres, je ne distinguais pas un seul sourire sur ces visages morts parmi la foule, je ne savais pas non plus pourquoi ces gens marchaient dans une seule et même direction, sans un mot, sans un geste, alignés comme des soldats me contournant de part et d’autre. Mais quel était leur but ? Et puis, les suivant du regard, j’aperçus un trou noir au dessus d’une colline, un trou dont on ne voyait pas la fin. Les gens s’y jetaient d’eux-mêmes, un par un, laissant leur vie derrière eux, la sacrifiant sans se retourner, sans regrets. Je n’entendais ni cris ni hurlements lors de leur sacrifice. J’ai alors pris mes jambes à mon cou et j’ai essayé de faire demi-tour, mais des bras me retenaient et m’empêchaient de m’éloigner de ce trou. Ils me retenaient pour m’emporter avec eux, je ne pouvais me débattre ni même pousser un cri. J’approchais du trou noir, serrée et compressée par tous ces bras qui me maintenaient. Mon cœur se serrait, je transpirais et j’avais du mal à respirer. Petit à petit on y arrivait, devant ce trou. On y était. Les bras me soulevèrent au dessus. J’ai lancé un dernier regard là, en bas, il n’y avait pas de fin dans ce tourbillon de malheur. J’ai préféré fermer les yeux, puis le silence s’est fait.
Quand je les ai ouverts, j’étais heureuse de constater que ce que je venais de vivre n’était qu’un vulgaire cauchemar.
Aurore Botti
Fernand Léger – Les grands plongeurs noirs – 1944
Si la guerre, enfin faisait place à l’amour,
Alors peu importe la couleur de peau, les croyances, le physique ou la personnalité,
Tout le monde pourrait s’accepter,
Tous vivraient en harmonie,
Ce serait alors comme si nous pouvions nous entremêler,
Profiter du moment présent, de la vie sans que jamais les différences ne se ressentent.
Ce serait un monde bien meilleur où chacun, à sa façon, pourrait s’exprimer et où le bonheur ne serait plus d’aller toucher les étoiles car les gens seraient simplement heureux de pouvoir enfin vivre à leur façon, sans craintes ni doutes.
Catherine Eucher
Yves Klein – Peinture de feu sans titre – 1961
05/05/10 : Après un long vol de 2 jours en avion privé, je suis arrivé au centre d’un désert de sable jaune-orangé et noir que j’ai fort envie d’explorer.
06/05/10 : Mon premier jour dans cet endroit est pour le moins surprenant : j’y ai croisé de drôles d’animaux, des reptiles multicolores, des araignées gigantesques,… Mais il fait aussi très chaud : mon thermomètre a indiqué la température de 49.8 degrés… Je commence à chercher un point d’eau.
08/05/10 : Après 2 jours de recherches et de désespoir, j’ai trouvé l’eau! Incroyable! C’est tout pour aujourd’hui.
12/05/10 : Mon voyage se finit peu à peu, je vais donc rentrer au campement mais des sables mouvants ralentissent ma progression !
13/05/10 : Voilà, je suis au campement, j’ai suivi un chemin en arc de cercle dans ce sable noir. Je repars demain pour la maison.
15/05/10 : Suis arrivé chez moi. Repars dans 1 mois vers les profondeurs des océans!
Emeric Stouten
Kupka – Autour d’un point – 1920-1930
Je suis dans le noir absolu, je ne sais pas où je suis, mais je poursuis mon chemin. Soudain, j’aperçois de la lumière. Je cours et je découvre un magnifique champ de blé. Je décide de continuer mon parcours car je n’en ai pas encore assez vu. Finalement, j’arrive dans une mine d’or que j’exploite. Mais je dois m’en aller de là car je commence à avoir faim. Je trouve alors un champ rempli de potirons qui ne sont pas normaux : ils sont gigantesques. J’admire un instant cette étrange curiosité lorsque j’aperçois au loin un univers de violet. Quelle chance ! Je peux enfin me régaler de ces délicieux raisins. Une fois bien nourri, je ne souhaite qu’une chose : continuer cette aventure comme au départ…
Jérôme Dubois
Ad Reinhardt - Ultimate Painting n° 6 - 1960
Elle finit par trouver ce qu’elle allait faire : une masse timide donc rouge, une autre en hypothermie toute bleue, une drôle de planète qui se prend pour le nombril du monde car elle est le centre de gravité d’une multitude de restes inutilisés pour la création des autres masses, une troisième, très bizarre car on la croirait carbonisée et quatre ou cinq autres masses.
Emue par sa création elle versa quelques larmes qui scintillent encore de nos jours. Comme elle ne trouva pas sa tâche complète, elle fit une boule de feu et malheureusement, elle rata une masse en la faisant trop petite en ajoutant que la boule de feu est le centre de sa création car elle est la plus grosse. Il ne faut pas oublier les flaques de larmes qu’elle a versées, après avoir raté sa dernière création, qui sont en forme de spirale et qui scintillent aussi.
Erwin de Laminne de Bex
Kandinski – Trente – 1937.
Juste avant de monter sur scène, Mick se préparait. Un dernier passage aux toilettes, un dernier air de guitare avec Keith Richards, une dernière goutte de champagne et enfin une petite signature en cas de décès sur scène !
Et quelques temps après, les voila à quatre en train d’assurer le show pendant plus de trois heures. Le public déchainé criait ensemble: « I Can’t Get Nooo ! … Saaatisfaction ! … ». Ils devenaient fous à chanter et danser sur leur musique, sur leur rock !
Et dire qu’aujourd’hui, il est le plus fortuné de tout l’univers du rock and roll, juste 200 millions de livres… Finalement, Mick c’est vraiment le plus grand rockeur du monde !
Sacré Mick !
Elliott Housiaux.
Daniel Spoerri – Le repas hongrois – 1963
Cher inconnue,
Notre rencontre au bord de la mer fut pour moi un véritable trésor ! Je n’oublierai jamais notre premier baiser. Tes lèvres ont un goût de miel, chaudes et réconfortantes comme ce soleil du soir, sous lequel nous avions dîné et qui te donnait des étoiles dans les yeux. Nous avions ensuite refait le monde et imaginé cette île paradisiaque aux saveurs printanières, remplie de différents fruits dont ces fraises, que nous avions tant aimées… Leur goût sucré nous donnait des frissons et nos bouches en raffolaient…
Cette lettre sera sans doute une surprise pour toi, mais je voulais que tu saches que le battement commun de nos cœurs me manque et que cette plume que tu m’as offerte pour notre amour orne toujours ma chambre.
Je t’aime encore et toujours.
Ton bel inconnu
Isabelle de Thysebaert
Sonia Delaunay – Composition – 1955
Je me trouve en Amérique sur une plage bien jaune pas loin d’un océan. Je découvre le pays avec passion mais tout en ayant quelques peurs. Peur des animaux inconnus. Je ne suis pas loin d’un volcan en éruption, j’en ai peur. Il y a de la nature autour de moi, des arbres, de l’herbes, c’est le bonheur.
2ème Jour :
Je monte sur le volcan, il y a plein de lave, il fait chaud, je m’en approche trop et je découvre quelque chose …
3ème Jour :
Je suis descendu du volcan, j’ai passé une mauvaise nuit, car je me suis perdu. Je ne retrouve plus mon chemin, j’ai soif, j’ai faim.
4ème Jour :
J’ai toujours faim, toujours soif. Tout au loin, j’aperçois une lumière qui m’éblouit, je m’en approche… C’est là que s’achève mon voyage, la lumière que je voyais était le reflet du soleil sur la fenêtre d’une maison ; j’étais dans un village…
Sebastien Glendza
Sarkis - Conversations entre Jorai et mon Atelier - 2001-2002
Terrible labyrinthe impitoyable : la souris qui court dedans comme dans une ville miniature. Elle se leurre sur sa sortie. Elle trottine à toute vitesse : un cul-de-sac, pas de chance !
Elle court affolée et ne voit pas la lampe. Elle s’écrase dessus !
Elle marche maintenant, comme Pack man cherche à manger. Elle cherche sont trésor.
Quand enfin elle le trouve et le saisit ce bon fromage, une porte s’ouvre soudainement et elle rentre chez elle.
Le tout s’éteint, le jeu s’arrête.
Louis Rigotti
Otto dix - Portait de la journaliste Sylvia von Harden - 1926
Stéphanie Ernoux
Edouard Pignon – Coqs – 1959
Alexandre Claisse
Jean le Moal – Au centre des Andes – 1978-1980.
Sans aucun nuage ni orage.
Ce soir, mon rêve a changé, il s’est transformé.
Je l’ai vu moi-même !
Tout d’abord, les fleurs et la liberté ressentie se sont envolées.
Ensuite, un tourbillon, non de lumière,
Mais de poussière m’a emportée.
Je n’arrivais pas à en apercevoir la fin.
Juste une lueur blanche m’invitant à oublier
Ce à quoi j’étais destinée.
Ce furent mes dernières pensées.
Romance Body.
Jean le Moal – Hommage à Chardin – 1965-1973.
Aujourd’hui, j’ai 60 ans, c’est le 15ème anniversaire de mon petit-fils. Malheureusement, c’est à mon tour d’être en retard. Je m’en veux car je sais ce que cela fait d’attendre bêtement la famille pour son anniversaire. En entrant, il me salue, je m’excuse et il me répond que ça arrive d’être en retard. Ses mots m’ont rassuré, la soirée s’annonce parfaite !
Maxence Léonard
Fernand Léger - Adieu New York - 1946
Jour 1 : J’arrive dans un monde sombre et coloré à la fois; oui je sais, cela parait impossible mais il faut le voir pour le croire. Je longe la mer rouge, enfin c’est le nom que je lui ai donné. Je n’y vois aucun poisson, heureusement que j’ai des provisions. L’air est sec et chaud.
Jour 5 : J’ai enfin fini de parcourir ce coin abritant quelques endroits très noirs. A présent je me situe dans une sorte de désert sauf que le sable est bleu. Oui, je ne pensais pas que ça existait jusqu’à aujourd’hui. Il fait froid et humide tout l’inverse du désert de chez nous. Je me sens seul mais ne me décourage pas.
Jour 9 : Je commence à être à court de nourriture et d’eau. Je dois absolument remédier à ça. Je me trouve maintenant sur un sol jaune en matière gel. C’est spécial, je ne sais comment décrire. Toujours pas de faune et de flore en vue, peut-être à cause du climat. Je suis fatigué et voudrais trouver un endroit relaxant, paisible avec un beau décor.
Jour 11 : J’entends au loin comme le bruit d’une cascade. Je me précipite. Oui enfin une gigantesque chute d’eau, c’est inimaginable : elle fait 50, 100 mètres plus peut-être, je n’en vois pas la fin. L’eau est propre, fraîche et potable. Je plonge, ça fait du bien, je me sens revivre. Il y a pleins de poissons, de quoi bien manger. Plus profond, il y un passage qui mène de l’autre côté de la cascade, c’est tout l’inverse de ce que j’ai vu jusqu’à présent ; il y a une forêt de cactus noirs, une dizaine d’insectes différents. C’est étrange… Je suis entre la peur et la joie.
Jour 15 : J’ai traversé cette végétation bizarre et me trouve dans un endroit féerique avec pleins de jolies petites bêtes intéressantes. Malheureusement cela fait 15 jours que je suis ici et je dois repartir. Cet endroit mérite d’être exploré plus profondément avec des experts spécialisés. Je reviendrai c’est sûr ! Ce monde détient des secrets à découvrir. Tous ces moments de désespoir, de souffrance valaient la peine…Franchement !
Olivia Deterville
Max Ernst – Le jardin de la France – 1962
Victor Fernémont.