Daniel Spoerri – Le repas hongrois – 1963


Cher inconnue,
Notre rencontre au bord de la mer fut pour moi un véritable trésor ! Je n’oublierai jamais notre premier baiser. Tes lèvres ont un goût de miel, chaudes et réconfortantes comme ce soleil du soir, sous lequel nous avions dîné et qui te donnait des étoiles dans les yeux. Nous avions ensuite refait le monde et imaginé cette île paradisiaque aux saveurs printanières, remplie de différents fruits dont ces fraises, que nous avions tant aimées… Leur goût sucré nous donnait des frissons et nos bouches en raffolaient…
Cette lettre sera sans doute une surprise pour toi, mais je voulais que tu saches que le battement commun de nos cœurs me manque et que cette plume que tu m’as offerte pour notre amour orne toujours ma chambre.
Je t’aime encore et toujours.
Ton bel inconnu

Isabelle de Thysebaert

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