Nicolas de Staël – Les toits – 1952

6 juin 2067 : J’explore une fois de plus cette gigantesque ville que j’ai découverte l’hiver dernier. Nous sommes en été et pourtant le soleil reste invisible ; l’énorme nuage de cendres est toujours coincé entre les vents dominants. Cela fait 10 ans qu’il est là. J’essaye une fois de plus de trouver de la vie, mais il n’y a rien qui bouge. Rien. Tout est gris, froid, mort. Je garde cependant espoir (c’est tout ce qui me reste) car j’ai remarqué qu’il n’y a aucun corps. Peut-être ont-ils eu le temps de fuir. Je compte dormir dans un hôtel des années trente (2030).
8 juin : Je n’ai pas écrit hier, je n’avais rien à dire, j’avais fouillé un quartier banal et vide. Aujourd’hui, par contre, j’ai découvert un énorme bâtiment noir, teinté de rouge. Il semble indestructible et ne parait pas endommagé. J’irai voir demain.
9 juin : J’ai enfin découvert un passage ! Ce bunker n’a pas de porte et il m’a fallu toute la matinée et une partie de l’après-midi pour trouver un conduit d’aération situé à quarante mètres au-dessus du sol. Heureusement, il y a de nombreux débris d’échafaudages éparpillés un peu partout. J’ai tout mon temps ; je possède assez de vivres pour me nourrir convenablement trois mois et j’ai quelques kilos de ces pilules extra-énergétiques mises au point peu avant la catastrophe. J’écrirai de nouveau une fois à l’intérieur.
12 juin : Ce conduit était bouché ! Il m’a fallu deux jours pour ouvrir une brèche dans une de ses parois. J’ai arpenté quelques couloirs, puis je me suis perdu. L’électricité fonctionne et on y vit. J’ai réussit à m’introduire dans une pièce remplie d’ordinateurs. Je compte bien apprendre ce qui se passe et qui s’est passé.
13 juin : J’ai découvert un secret impensable ! Je sais maintenant où sont les habitants. Et je dois fuir si je ne veux pas finir comme eux…

Pierre Flamand

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Rechercher dans ce blog